4e de couverture
Mais que diable Amélie-s’en allait-elle faire dans cette galère ? C’est la question qu’on se pose en découvrant l’invraisemblable traitement auquel la jeune narratrice, double à peine voilé de l’auteur, est confrontée lors d’un emploi de quelques mois au Japon.
Embauchée par la compagnie Yumimoto, Amélie espère bien pouvoir faire ses preuves dans ce pays qui la fascine tant depuis qu’elle y a séjourné enfant. C’est sans compter sur la subtilité des règles tacites qui régissent la société japonaise, sans compter encore sur le mépris de Mlle Mori, sa supérieure. Les humiliations et les vexations se succèdent et la soumission s’installe : Amélie pensait être traductrice, elle finira dame pipi de l’entreprise.
Au début des années 90, la narratrice est embauchée par Yumimoto, une puissante firme japonaise. Elle va découvrir à ses dépens l’implacable rigueur de l’autorité d’entreprise, en même temps que les codes de conduite, incompréhensibles au profane, qui gouvernent la vie sociale au pays du Soleil levant. D’erreurs en maladresses et en échecs, commence alors pour elle, comme dans un mauvais rêve, la descente inexorable dans les degrés de la hiérarchie, jusqu’au rang de surveillante des toilettes, celui de l’humiliation dernière.
Une course absurde vers l’abîme – image de la vie -, où l’humour percutant d’Amélie Nothomb fait mouche à chaque ligne. Entre le rire et l’angoisse, cette satire des nouveaux despotismes aux échos kafkaïens a conquis un immense public et valu à l’auteur d’Hygiène de l’assassin le Grand Prix du roman de l’Académie française en 1999.
Mon avis
Allez savoir comment, j’avais échappé au “phénomène” Amélie Nothomb toutes ces années. Bien que je trouve l’autrice et ce qu’elle dégage très intéressants (j’aime notamment beaucoup l’écouter en interview), la lire m’a toujours un peu fait peur. Jusqu’à ce jour d’octobre où je me suis finalement laissée tenter par un de ses opus japonisants.
Et j’avoue ne pas avoir été déçue ! Sans être un coup de cœur, j’ai passé un bon moment de lecture. J’ai aimé découvrir l’univers et le style d’Amélie Nothomb à travers son expérience personnelle.
L’autrice raconte comment elle a vécu son incursion dans une grande entreprise Japonaise, en tant qu’employée au plus bas de l’échelle. Elle dresse un portrait pour le moins acerbe des relations de travail qui ont cours dans ce type d’entreprises et les diverses humiliations qu’elle y a vécu.
Malgré l’utilisation d’une pointe d’humour dans sa manière de raconter, on ressent surtout beaucoup de rancœur de la part de l’autrice envers sa hiérarchie. Pour ma part, j’ai trouvé que son récit manquait particulièrement de neutralité. Elle nous laisse croire que son récit est la vérité absolue, que les codes de conduite archaïques qui avaient cours à cette époque dans cette entreprise sont le standard. Ce manque de dosage m’a un peu gênée. Je me suis questionnée sur sa légitimité.
Cela mis de côté, c’est un roman qui se lit vite et qui permet d’en découvrir plus sur un pan de la culture japonaise à laquelle nous avons peu accès en tant qu’occidentaux.
En résumé, une bonne lecture qui m’a fait découvrir une autrice bien plus accessible que je ne me l’imaginais.
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