❤️ Le fil du vivant – Elsa Pépin

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 Des pluies diluviennes s’abattent sur le Québec. Arrimée à ses deux jeunes enfants, Iona est déchirée entre un désir maternel de fusion et le besoin de s’évader, entre le monde parfaitement cartographié de Nils, son amoureux, et le souvenir des débordements et des débauches de sa jeunesse.

Bientôt, la réalité la rattrape. Montréal est sur le point d’être inondée et Nils a tout prévu : il emmènera sa famille à l’abri dans le nord, au somptueux manoir de son clan. Avec quelques proches, ils s’installent loin de la civilisation, isolés dans une forêt noyée, en pleine mutation. Au fur et à mesure que les réserves de nourriture diminuent et que la province s’enfonce dans le chaos, la tension monte dans la demeure au luxe désormais obsolète. Ceux qui entendent lutter férocement pour protéger leurs ressources affrontent ceux qui persistent à croire qu’il faut s’accrocher dans un élan solidaire au mince fil du vivant.e.

Ce roman est une excellente surprise. Je suis tombée dessus en préparant ma visite au salon du livre de Québec en avril 2023. Ce roman m’a attirée, et sachant que l’autrice serait présente, je me suis laissée tenter. 

C’est le genre de romans qu’on commence sans trop d’attente et qui vous retourne la tête et l’estomac tellement il est écrit vrai. 

Elsa Pépin fait preuve d’une belle sincérité dans sa description de la maternité. Iona est pleine d’ambivalence entre un amour inconditionnel pour ses deux enfants qui sont devenus le centre de sa vie et la nostalgie de sa vie d’avant, de sa liberté et de son insouciance perdues. Ses mots sont à la fois très justes et très honnêtes.

Honnêteté qu’on retrouve aussi dans la description de sa première expérience de la cocaïne. Elsa Pépin ne cherche aucunement à donner une leçon. Elle décrit l’expérience de Iona comme elle l’a vécue, comme un beau voyage qui l’a transformée.

Et il y a l’intrigue, forte, effrayante, profondément ancrée dans la réalité. C’est notamment très intéressant de voir la réaction de chacun face au désastre qui arrive: l’espoir pour certains, le désespoir pour d’autres, et entre les deux l’angoisse, la résilience, les déchirements, l’adversité…

Le roman met aussi le doigt sur le manque de confiance en la nature humaine. On nous dit que l’humain vit pour l’amour de ses semblables mais la moindre crise vient mettre à défaut ces liens. 

C’est puissant ! Lisez-le ! 


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