
Info Edition
Le livre de poche – 1997
511 pages
4e de couverture
Le destin n’y est pour rien. Si les couples se font et se défont, dans le petit bourg de Highbury, c’est qu’Emma s’est improvisée entremetteuse. Il est bien plus distrayant, pour une jeune femme accomplie, de s’immiscer dans les affaires matrimoniales des autres plutôt que de chercher un mari. À moins de se retrouver prise malgré soi à son propre jeu…
Publié anonymement en 1816, c’est l’oeuvre la plus aboutie de Jane Austen (1775-1817) et l’un des classique du roman anglais. Orpheline de mère, Emma Woodhouse vit seule avec son père en mauvaise santé. Elle s’est mis en tête de marier Harriet Smith, une jeune fille pauvre qu’elle a pris sous sa protection. Son inexpérience des cœurs et des êtres, ses propres émotions amoureuses, qu’elle ne sait pas interpréter lui vaudront bien des déconvenues et des découvertes. Autour d’Emma, l’auteure dépeint avec sobriété et humour et aussi une grande véracité psychologie, le petit monde provincial dans lequel elle a elle-même passé toute sa vie.
Mon avis
Quel plaisir de retrouver la plume si caractéristique de Jane Austen ! Ce n’est pas sans un léger doute que j’ai plongé dans cette lecture. Ma dernière incursion dans le monde de l’autrice remontait à plusieurs années déjà et je craignais de ne pas l’apprécier autant que ce fut le cas par le passé. Les premières pages m’ont très vite rassurée sur ce point.
Dans un village campagnard de l’Angleterre Victorienne, on suit Emma, une jeune femme célibataire dont l’occupation favorite est de jouer l’entremetteuse auprès de ses amies. Elle, au contraire, s’est jurée de demeurer auprès de son père vieillissant et de conserver sa liberté.
Sous couvert d’une pseudo-romance qui pourrait paraître « gentillette », Jane Austen porte un regard pour le moins caustique sur la société assez fermée dans laquelle elle évolue.
L’écriture, au-delà d’être magnifiquement maîtrisée, mêle humour et intelligence à merveille. Malgré un pavé de près de 700 pages (en version poche), je n’ai ressenti aucun essoufflement lors de ma lecture. Les intrigues s’enchaînent même très naturellement.
J’ai spécialement aimé l’autodérision dont fait preuve l’héroïne sur ses propres travers en tant que marieuse et sur le petit fond méchant qu’elle manifeste auprès de certaines de ses connaissances. La façon dont Emma reconnaît volontiers ses torts la rend profondément humaine et attachante.
Globalement, chaque personnage qui gravite autour du personnage principal prend sa place. La psychologie de chacun est dévoilée au fur et à mesure de l’histoire, au rythme de leurs rencontres avec Emma. Le roman dans son ensemble dresse donc un portrait global d’une micro-société dans laquelle interviennent des personnes de différentes origines sociales, aux caractères bien spécifiques.
Jane Austen ne tombe jamais dans la caricature grâce à la sensibilité qu’elle use pour s’immiscer dans la vie de chacun de ses protagonistes.
En résumé, ce n’est probablement pas mon roman préféré de Jane Austen de par l’histoire en elle-même qui m’a moins interpellée. Pour autant, c’est un excellent roman que je conseille à tous les amoureux de la littérature Victorienne en général et de Jane Austen en particulier.
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